L’arbre est à l’image de la vie humaine : enraciné, nourrit de sa terre, tendant vers le ciel, vers une liberté, et portant ses fruits, qui eux-mêmes deviendront des arbres. Il grandit et se reproduit.
L’arbre est un sujet d’art depuis la nuit des temps, ou presque. Il est symbole de vie pour de nombreuses religions, légendes, mythes, contes.
L’arbre généalogique est symbole de la famille, des liens du sang : nous grandissons en son sein, de branche en branche, toujours plus haut, toujours plus fourni, porté par le tronc commun. L’arbre généalogique est donc le symbole qui rassemble ceux qui se lient, ceux qui naissent, mais aussi ceux qui portent notre histoire familiale, les ancêtres, aussi loin que l’on puisse aller, les grands-parents, les parents. L’arbre rassemble notre passé, et nos souvenirs.
L’arbre, le lieu des rêveries enfantines, des cabanes, des fruits dévorés au milieu des branches : les souvenirs de vacances chez mamie, lorsque l’on grimpe au prunier pour manger les fruits gorgés de sucre et de jus, sans redescendre toucher terre ; lorsqu’on s’allonge dans l’herbe, aveuglé par quelques rayons de soleil filtrés à travers les feuilles qui s’épanouissent, le bruit du vent qui s’y glisse nous berce dans une rêverie entre éveil et sommeil, ni tout à fait au monde, ni tout à fait endormi. Ce moment entre-deux du corps et de l’esprit nous emmène entre figuratif et abstrait.
L’arbre nous envahit alors d’une nostolgie heureuse, nommée Natsukashii en japponais. Au Japon, nous retrouvons, tout au long de l’Histoire de l’art, des peintures d’arbres, notamment de cerisiers, avec ses branches aux petites fleurs délicates, qui ont inspirés nombre de peintres du XIXe siècle, et notamment Van Gogh, qui n’y est pourtant jamais allé. Il l’a imaginé, il l’a rêvé, il l’a fantasmé dans chaque touche de peinture de ses amandiers en fleurs, peut-être allongé dans l’herbe, sous les branches d’un arbre, dans un moment de rêverie. Une touche, un pétale, une trace, une branche… Des gouttes colorées, des feuilles d’automnes, des coulures, des rameaux, l’esprit humain peut plonger comme dans les Droppings de Jackson Pollock où l’imagination est sans limite.
Les branches et les racines d’un arbre se font écho, comme un miroir, mais rappellent également le système neuronal du cerveau : les branches et les feuilles des arbonirismes représentent finalement le cerveau lui-même, en train de rêver.
L’arbre est aussi un témoin du temps : les saisons s’y montrent comme sur aucun autre être vivant, et son tronc compte les années, les siècles, parfois les millénaires.
L’arbre, l’individu au cœur de la forêt, l’unicité au cœur d’une société parfaitement liée et solidaire, aussi bien dans son système racinaire que dans ses branchages, pour offrir de l’ombre, ou au contraire laisser passer la lumière. Les arbres s’entraident entre eux, ont une générosité silencieuse sur l’ensemble du vivant. Un exemple pour nos sociétés, pour atteindre l’équilibre, la paix.